L’Alliance des Démocrates pour le Développement Intégral (ADDI) a réagi ce mercredi soir à la nomination de Mme Martine Moni-Sankaredja au poste de ministre des Solidarités, du Genre, de la Famille et de la Protection de l’Enfance dans le premier gouvernement de la Ve République. Par un communiqué signé de son président national, le Professeur Tchabouré Aimé Gogué, le parti affirme n’avoir été « ni de près ni de loin associé » à cette nomination et se désolidarise officiellement de la participation de sa militante au nouvel exécutif.
Selon le communiqué, c’est à travers le journal télévisé de 20h de la TVT que les responsables du parti ont appris la nouvelle. « Le parti ADDI tient à préciser qu’il n’a été ni de près ni de loin associé à cette nomination », indique le texte. « Aucun militant n’a informé le parti avoir été approché pour discuter de sa participation au gouvernement. » Une mise au point qui vise à dissiper toute ambiguïté sur une éventuelle alliance politique avec le pouvoir en place, au moment où le président Faure Essozimna Gnassingbé vient d’officialiser une équipe gouvernementale de 27 membres, mêlant figures de la majorité et profils réputés indépendants.
L’ADDI souligne par ailleurs que sa ligne politique reste inchangée et qu’il ne se reconnaît pas dans ce gouvernement. Le parti évoque également l’application à venir de ses statuts et règlements intérieurs, qui prévoient des dispositions spécifiques pour les militants contrevenant à la discipline du parti. En clair, Martine Moni-Sankaredja pourrait être exposée à des sanctions internes pour avoir accepté cette nomination sans concertation préalable.
Pour le parti de l’opposition parlementaire, cette situation illustre une stratégie de division orchestrée par le pouvoir. « Le régime en place devrait s’atteler à répondre aux véritables préoccupations du peuple togolais, plutôt que de poursuivre une gouvernance de façade et de chercher à diviser les partis politiques ou à opposer leurs militants », fustige le communiqué.
Cette sortie intervient dans un contexte politique particulièrement sensible. Depuis la mise en place des institutions de la Ve République, plusieurs formations de l’opposition dénoncent une tentative d’ouverture sélective de la part du pouvoir, qui chercherait à coopter certaines figures issues de partis adverses pour donner une image d’unité nationale. L’on se rappelle aisément de la nomination du maire de la commune du Golfe 1, Joseph Koamy Gomado à l’époque de l’ANC.
Le Professeur Aimé Gogué a profité de ce communiqué pour rappeler la priorité du moment : « Notre pays souffre, et plus que jamais, nous devons penser ensemble et dans la vérité à la reconstruction nationale, dans l’intérêt supérieur de notre pays et pour l’avenir de notre peuple. »
