Réunis à Dapaong du 14 au 19 octobre 2025 pour leur 140e session ordinaire, les membres de la Conférence des Évêques du Togo (CET) ont livré, à l’issue de leurs travaux, un message fort sur la situation sociopolitique du pays. Profondément attachés aux valeurs de justice, de liberté et de dignité humaine, les prélats catholiques ont exprimé, dans un communiqué rendu public ce lundi 20 octobre, leur préoccupation face au climat d’intimidation qui, selon eux, s’installe de plus en plus dans la société togolaise.
« Ces violences génèrent la peur et la méfiance, ce qui ne favorise pas la cohésion nationale », ont-ils déploré, tout en appelant à un sursaut collectif pour préserver la paix sociale et le vivre-ensemble. Le ton pastoral, bien que mesuré, laisse entrevoir une inquiétude grandissante au sein de l’Église face à la dégradation de la confiance entre les citoyens et leurs dirigeants.
Les évêques rappellent dans leur message qu’aucun développement véritable ne saurait s’enraciner dans un climat d’oppression ou de privation de libertés fondamentales. « Il ne peut y avoir de progrès durable sans respect des libertés, de la justice et de la vérité », insistent-ils, reprenant une ligne constante du discours ecclésial togolais sur les questions de gouvernance et de démocratie.
La CET, qui s’était déjà illustrée par des prises de position courageuses lors de précédentes crises politiques, réaffirme ainsi son rôle moral et spirituel de sentinelle de la nation. Au cours de leur session de Dapaong, les évêques ont également accordé plusieurs audiences et échangé sur des questions relatives à la vie pastorale, à la décentralisation ecclésiale et aux défis sociaux qui touchent les communautés, notamment dans les zones rurales.
Dans un contexte où le Togo se prépare à de nouvelles étapes politiques et économiques, le message des évêques résonne comme un appel à la responsabilité des gouvernants et des acteurs politiques, invités à placer le bien commun au-dessus des intérêts partisans.
« Nous demandons au Seigneur de jeter son regard sur le Togo, dont il connaît mieux les besoins que quiconque », conclut la Conférence.
