Au Togo, malgré les remous politiques et les récentes manifestations qui ont secoué plusieurs quartiers de Lomé et d’autres villes du pays, la machine électorale reste sur ses rails. La campagne électorale pour les élections municipales du 17 juillet 2025 s’ouvre officiellement ce mardi 1er juillet à minuit, et s’étendra jusqu’au 15 juillet à 23h59. Aucune annonce de report n’a été faite par les autorités, qui entendent maintenir le cap et rassurer la population.
Dans un contexte marqué par des violences sporadiques, des interpellations de manifestants et une ambiance de méfiance alimentée par des campagnes numériques jugées subversives par le gouvernement, la sécurisation du processus électoral apparaît comme une priorité. Pour ce faire, une force spéciale baptisée « force spéciale élections locales 2025 » entre en action dès ce lundi 30 juin, avec pour mission de garantir la sécurité des acteurs politiques, des candidats, des électeurs et plus largement de toute la population.
« Je voudrais rassurer les citoyens et citoyennes que nous sommes prêts pour les élections locales du 17 juillet 2025. Toutes les mesures sont en place, notamment au niveau de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) pour le déploiement du matériel », a déclaré le colonel Hodabalo Awaté, ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Chefferie coutumière, au journal télévisé de la TVT, comme rapporté par l’agence Savoirnews ce lundi.
Alors que le pays vit une séquence politique tendue, marquée par les violences des 25, 26, 27 et 28 juin dernier, le gouvernement veut rassurer. La mise en branle de cette force spéciale constitue une réponse à la fois dissuasive et symbolique dans une atmosphère de crispation. Le ministre a insisté : « Nous tenons à rassurer que, dès le lundi 30 juin 2025, la force spéciale élections locales 2025 entrera dans sa phase opérationnelle pour garantir la sécurité de tous les acteurs. La sécurité est assurée, car toutes les dispositions sont prises, même dans la région des Savanes, qui est sous urgence sécuritaire. Des mesures particulières ont été mises en œuvre pour permettre à tous les acteurs de circuler et de mener leur campagne en toute paix et sécurité. »
Dans cette région nord du pays, frontalière du Burkina Faso et marquée ces dernières années par la menace djihadiste, la situation sécuritaire est particulièrement suivie. L’État d’urgence y est toujours en vigueur. Des observateurs politiques notent que ce climat tendu pourrait impacter la mobilisation citoyenne, bien que les autorités assurent que le processus électoral sera transparent et inclusif.
Pendant ce temps, plusieurs voix de la société civile et de l’opposition réclament des garanties supplémentaires sur l’équité du scrutin, dans un contexte de méfiance institutionnelle renforcé par la répression des récentes manifestations. La Commission électorale nationale indépendante (CENI), régulièrement accusée de manquer d’indépendance par une frange de l’opinion, joue une carte cruciale pour restaurer la confiance.
Le calendrier électoral, lui, est maintenu. L’ouverture de la campagne à minuit le 1er juillet, sa clôture le 15 juillet à 23h59, et le scrutin prévu pour le 17 juillet s’inscrivent dans la continuité d’un processus enclenché de longue date. Mais si le calendrier administratif est respecté, reste à savoir si le climat social et politique permettra une élection apaisée, libre et véritablement représentative des aspirations populaires.
